Comment s'appellent les notes de musique au Moyen Âge ?

Comment s’appellent les notes de musique au Moyen Âge ?

Le système de notation musicale que nous connaissons aujourd’hui n’a pas toujours été le même. Au Moyen Âge, les notes de musique portaient des noms différents et étaient notées différemment. Dans cet article, nous allons explorer l’évolution des notes de musique au cours de cette période et découvrir comment elles s’appelaient.

L’origine du système de notation musicale médiéval

Avant l’invention de la notation moderne, la musique était principalement transmise oralement d’un musicien à un autre. Cependant, dès le 9ème siècle, les premières traces écrites de musique ont commencé à apparaître, principalement sous forme de neumes (signes indicateurs de hauteur et de durée) au-dessus des textes liturgiques.

C’est vers le 11ème siècle qu’une révolution dans la notation musicale a eu lieu grâce à un moine italien du nom de Guido d’Arezzo. Guido a rationalisé le système en attribuant à chaque note un signe particulier, permettant ainsi une meilleure mémorisation et transmission de la musique écrite.

L’alphabet musical de Guido d’Arezzo

Guido d’Arezzo a conçu un système basé sur les lettres de l’alphabet. Les notes étaient désignées par les sept premières lettres de l’alphabet latin : A, B, C, D, E, F et G. Les notes suivantes étaient représentées par les mêmes lettres, mais en ajoutant une ligne horizontale au-dessus pour indiquer qu’elles appartenaient à l’octave supérieure.

Ce système avait toutefois ses limites, notamment en matière de hauteur des notes. Pour pallier ce problème, Guido a également développé un autre système, basé sur les syllabes plutôt que sur les lettres.

Le système solmisation

La solmisation est un procédé permettant d’apprendre et de pratiquer la musique grâce à l’utilisation de syllabes spécifiques pour désigner les différentes notes de la gamme. Ce système remonte au Moyen Âge et est encore utilisé aujourd’hui sous diverses formes.

Les hexacordes de Guido d’Arezzo

Pour faciliter l’apprentissage et le chant des mélodies complexes, Guido d’Arezzo a mis en place un système appelé « hexacorde« . Un hexacorde est une série de six notes consécutives de la gamme diatonique, chacune associée à une syllabe particulière :

  1. Ut (qui deviendra plus tard Do)
  2. Re
  3. Mi
  4. Fa
  5. Sol
  6. La

Ces syllabes sont tirées des premières syllabes de chaque verset d’un hymne latin dédié à Saint Jean-Baptiste :

Ut queant laxis
Resonare fibris
Mira gestorum
Famuli tuorum
Solve polluti
Labii reatum, Sancte Iohannes

L’utilisation de ces syllabes permettait aux chanteurs de se repérer plus facilement dans les mélodies et de chanter avec une plus grande précision.

Les notes de musique à la fin du Moyen Âge

Au fur et à mesure que la musique occidentale évoluait, le besoin d’un système de notation plus précis et plus flexible est devenu de plus en plus pressant. C’est ainsi qu’au cours des siècles suivants, plusieurs innovations importantes ont été développées.

L’introduction du Si (ou Ti) et du Do moderne

Au 14ème siècle, un nouvel hexacorde a été ajouté pour couvrir les notes plus graves de la gamme. Ce nouvel hexacorde avait pour première note le B, qui était déjà utilisé dans les hexacordes précédents, mais qui avait désormais sa propre syllabe : Si. Le Si sera remplacé par le Ti dans certaines traditions ultérieures, notamment anglo-saxonnes.

C’est également au 14ème siècle que le Ut devient progressivement remplacé par le Do, qui est considéré comme étant plus facile à prononcer. Ainsi, les noms modernes des notes de musique étaient maintenant tous en place : Do, Re, Mi, Fa, Sol, La, Si/Ti.

L’évolution de la notation musicale

Parallèlement à ces changements dans les noms des notes, la notation musicale elle-même a subi de nombreuses transformations. Les neumes ont progressivement évolué en notes carrées, puis en notes noires et blanches que nous connaissons aujourd’hui.

Des innovations telles que l’utilisation d’une portée avec des lignes et des espaces pour représenter les différentes hauteurs, ainsi que l’introduction de clés (comme la clé de sol ou la clé de fa) permettant d’indiquer la position des notes par rapport à une hauteur fixe, ont également contribué à rendre la notation musicale plus précise et plus facile à lire.

Les vestiges du système médiéval dans la musique moderne

Même si notre système actuel de notation musicale est très différent de celui utilisé au Moyen Âge, certains aspects de l’héritage médiéval perdurent encore aujourd’hui. Par exemple, les syllabes du système de solmisation sont toujours utilisées pour enseigner le chant et la théorie musicale dans de nombreux pays, notamment sous la forme de la méthode Kodály ou de la gamme Shape Note.

La connaissance des origines du système de notation musicale et des noms des notes de musique peut nous aider à mieux comprendre l’évolution de la musique occidentale et à apprécier la richesse et la diversité de notre patrimoine musical.




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